Avez-vous déjà entendu parler du célèbre manga The Ghost in the Shell, réalisé par Mamoru Oshii en 1995? Ce classique indémodable racontait l’histoire d’un cyborg (Major Motoko) membre de la section 9, créé pour enrayer le terrorisme dans un monde futuriste où la cybernétique règne en maître.
Vingt-deux ans plus tard, Scarlett Johansson embrasse efficacement le rôle du Major dans cette adaptation du film animé où on s’attarde beaucoup plus à ses origines.
Dans un futur probablement fort lointain, la cybernétique a connu une montée tellement fulgurante que les objets connectés tels que les bracelets de fitness ou les montres intelligentes sont relayés au titre d’antiquités. La grande majorité des humains sont désormais « modifiés », c’est-à-dire qu’ils se sont fait installer des implants les connectant directement sur le réseau Internet, ce qui leur permet de partager des fichiers, des idées, des informations seulement en y pensant… Donc, bien entendu, ils peuvent se faire pirater. Et dans ce monde, on s’inquiète particulièrement de la trop grande présence de la technologie par rapport à notre Ghost, c’est-à-dire notre esprit.
C’est d’ailleurs cet aspect qui rend le Major si intéressant, une machine complètement robotisée, mais possédant un cerveau humain (a Ghost in a shell). L’essentiel de l’histoire tournera donc autour de son Ghost et de l’enquête sur ses origines. Johansson prend le rôle avec tout le sérieux que nécessite cette nouvelle mouture de ce classique de science-fiction. J’ai particulièrement apprécié l’attention qu’elle a portée à de petits détails, tels que sa façon de bouger ou de se maintenir immobile, appropriée pour un robot, mais tout à fait anormale pour un être humain.
En ce qui concerne la réalisation et le scénario, Rupert Sanders et Masamune Shirow (respectivement) ont fait un excellent travail. Mais c’est surtout au niveau de la représentation du Tokyo du futur que Ghost in the Shell nous épate. Nous sommes complètement subjugués à la vue de cette société où les données et le Web font loi et où on ne peut faire deux pas sans être assaillis de publicités holographiques format géant. Même les quartiers mal-famés ont l’apparence d’un amalgame de circuits et de micro-puces.
À noter que bien que la première partie soit littéralement calquée sur la version de 1996 et que de nombreuses images en ont été directement extraites, le scénariste prend ses distances avec le récit d’origine vers la moitié du film, même s’il insère quelques scènes clés dont l’absence aurait vexé les fans.
Le film ravira les fans de la version des années 90 et les fans de science-fiction, mais comme l’indique Stephanie Zacharek, rédactrice pour Time Entertainment :
The genius of Ghost in the Shell is that you don’t have to care about cyborg-anything to enjoy it. In fact, you’ll probably enjoy it more that way.
Ghost in the Shell prend l’affiche dès aujourd’hui, 31 mars 2017. Allez-vous le voir?